Annonces du 11 au 18 mars 2023 et feuilles de messes du 3ème dimanche de Carême

« Donne moi à boire »

Mon âme a soif de Dieu,
le Dieu vivant ;
quand pourrai-je m’avancer,
paraître face à Dieu ? Psaume 41 (42)

On peut douter que cette femme de Samarie ait eu en tête ce psaume en venant chercher de l’eau au puits de Jacob, la tâche quotidienne et souvent exténuante des femmes de l’époque et encore aujourd’hui dans bien des pays sur notre planète. Sa réponse, sans aménité, à Jésus plaide en ce sens et résonne en nous car combien de fois avons nous entendu, ou prononcé, ce type de réponse. La réponse de Jésus la surprend et son bons sens pratique la conduit à entamer le dialogue mais toujours avec un peu de méfiance. Elle a affaire à un Juif, elle une Samaritaine. Elle est une femme et lui un homme. Cela pourrait faire jaser, surtout avec son passé! Et Jésus prolonge sa réponse: « quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissante pour la vie éternelle« . La Samaritaine reste très terre à terre: installer l’eau courante et supprimer la corvée d’eau, cela ne se refuse pas. Alors Jésus use d’une autre pédagogie. il aborde la femme sur un autre plan par une question toute banale mais qui impose une réponse immédiate et simple. Une réponse qui secoue la femme et change son regard sur ce Juif en qui elle voit désormais un prophète. Et il s’en suit un échange théologique un peu étonnant qui amène la femme à exprimer son attente messianique et à Jésus de révéler qui il est: « je le suis, moi qui te parle ».

Quant aux disciples, enfin revenus d’avoir fait le marché, ils sont aussi terre à, terre que la Samaritaine lorsque Jésus évoque « la nourriture que vous ne connaissez pas », ce qui le conduit à un enseignement sur la mission qu’il a donné aux disciples.

On notera que la femme de Samarie -« confessée » par Jésus elle vient de vivre le « convertissez-vous et croyez à l’Evangile » du mercredi des cendres- se fait de suite porteuse de la Bonne Nouvelle et ramène ses compatriotes vers Jésus qui accepte de passer 48h chez eux où il va faire de nouveaux disciples par sa parole, par la Parole, la Parole qui sauve l’humanité.

L’apôtre Jean est surnommé Jean le théologien, on comprend pourquoi en méditant ce passage mais n’était-il pas celui qui était aimé du seigneur, celui qui a posé sa tête sur la poitrine de Jésus au dernier repas?