Faire « église » autrement.

Communication paroisse Saint Pierre II en Chauvinois.

Les décisions prises pour ralentir l’épidémie de Covid 19 bouleversent nos vies de famille, de travail, sociale et bien sûr de Chrétiens.

Si le gouvernement a décidé de maintenir ouverts les lieux de culte, avec une limite de 20 personnes présentes au maximum, il n’est plus autorisé, pour une durée encore inconnue, de célébrer l’Eucharistie, des baptêmes et des mariages ou tout autre temps de prière, la seule dérogation portant sur les obsèques (limite à 100 personnes, mais pouvant évoluer dans un sens plus restrictif).

Or nous avons besoin de faire  « Eglise », besoin de nous réunir pour prier ensemble, pour louer le Seigneur ensemble, pour vivre l’Eucharistie, besoin de partager la Paix reçue du Christ.

Nous sommes un peuple appelé à nous rassembler (c’est le sens du mot grec « ecclesia ») et en particulier le dimanche, jour du Seigneur où nous faisons mémoire de la Résurrection du Christ.

Si notre relation à Dieu est évidemment personnelle, elle est aussi  nécessairement communautaire, elle est  « Communion » et cela nous manque déjà. Et cela va nous manquer de plus en plus avec le temps qui va passer, lentement, avant la fin de la crise.

Un vieux dicton souligne qu’un Chrétien isolé est un Chrétien en danger. Il nous faut donc lutter contre cet  isolement.

Ce n’est pas évident car  il nous faut limiter nos déplacements, nos rencontres (et bien sûr  respecter tous les gestes qui limitent le risque de transmission) mais il existe des moyens de garder le contact par le téléphone, par internet même si beaucoup de nos paroissiens en sont dépourvus ou peu experts à manier les outils facilitant le maintien des contacts, pour une fois les « réseaux sociaux » peuvent avoir du bon! Et puis un petit coucou, en respectant la distance antivirus, à la voisine et au voisin n’est pas à exclure d’office.

Etre privé de l’Eucharistie dominicale est difficile à vivre.

C’est le cas pour  beaucoup d’entre nous, j’en fais partie, même si cette privation nous conduit à prendre  conscience que nous demeurons des privilégiés (en râlant néanmoins sur la réduction du nombre de messes) vis à vis de nos frères d’Afrique, Asie, Amérique latine, et d’Amazonie en particulier.

Si cette situation de privation peut nous aider à approfondir notre démarche de Carême, elle demeure douloureuse car  communier chaque dimanche au Corps du Christ nourrit notre Foi, une faim aiguisée par le passage à la Table de la Parole.

Etre privé de l’Eucharistie n’est ni nouveau, ni exceptionnel. C’est pourquoi notre Eglise a proposé depuis longtemps et continue de le faire  la « Communion spirituelle ».

« Communion au Christ présent dans l’Eucharistie, non pas en le recevant sacramentellement, mais par le seul désir procédant d’une foi animée par la charité. La valeur de la communion spirituelle repose sur la foi en la présence du Christ dans l’Eucharistie comme source de vie, d’amour et d’unité. Elle est un moyen privilégié de s’unir au Christ pour ceux qui ne peuvent pas communier corporellement. Elle nous rapproche de celles et ceux qui sont privés de l’Eucharistie, non pas temporairement comme nous, mais de manière bien plus durable: personnes âgées, malades, divorcés remariés, fidèles des territoires  sans  prêtres.

Pour nous aider à entrer dans cette communion spirituelle, Alfonse de Liguori nous a donné cette belle prière:

« Mon Jésus, je crois à votre présence dans le Très Saint Sacrement. Je vous aime plus que toute chose et je desire que vous veniez dans mon âme. Je ne puis maintenant vous recevoir sacramentellement dans mon Coeur : venez-y au moins spirituellement. Je vous embrasse comme si vous étiez déjà venu, et je m’unis à vous tout entier. Ne permettez pas que j’aie jamais le malheur de me séparer de vous ».

Vous très probablement, comme moi, n’imaginions pas vivre un tel Carême. Que ces circonstances exceptionnelles soient l’occasion pour nous d’approfondir en particulier la dimension « prière » du Carême, une prière en particulier pour tous ceux qui sont touchés par ce virus, pour les soignants dans  notre France mais aussi partout dans le monde.

Christian Genre , diacre  ofs

NB: il est possible aussi de se nourrir de la Parole de Dieu par nombre de canaux médiatiques, de suivre sur écran la messe ou par la radio etc. En allant sur la page « actualités des paroisses » vous cliquez sur l’article « En paroisse se soutenir dans la foi » publiée par nos soeurs et frères de la paroisse Saint Jacques en Gâtine vous trouverez une recension avec des liens des principales propositions existant aujourd’hui.

 

 

 

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