« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? »
La question posée par Jean enfermé dans sa prison peut surprendre. Il a en effet reconnu, au bord du Jourdain, en Jésus ce messie tant attendu. Si on s’en réfère à Luc c’est déjà dans le sein d’Elisabeth qu’il avait tressailli lorsque Marie a salué sa cousine. De plus, selon l’évangéliste Jean, lorsque certains de ces disciples lui rapportent que Jésus a plus de succès que lui et baptise largement, Jean le Baptiste a réaffirmé « Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue ».
Cette question peut surprendre mais elle peut aisément se comprendre au vu de la situation enfermé dans sa prison où il sera exécuté. Le doute s’est installé en lui comme il peut s’installer en nous. Sa foi est ébranlée comme la nôtre face aux épreuves, à la souffrance voire même au silence de Dieu (ou du moins ce que nous croyons être son silence). Comme Jean, nous pouvons nous demander si nous ne devons pas attendre un autre messie, plus efficace, plus puissant, plus dans l’air du temps ou qui va dans le sens de mes pensées, de mes idées, plutôt qu’un messie souffrant, humilié flagellé, couronné d’épines, mort sur la croix et inhumé dans un tombeau d’emprunt.
La réponse de Jésus est éclatante, c’est la victoire de la vie sur la mort, c’est la prophétie d’Isaïe qui se réalise, c’est la Création qui est régénérée comme en une seconde Genèse. Et Jésus reconnait en Jean, le Baptiste, le Précurseur, un maillon nécessaire dans l’histoire du Salut. « Personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ». Mais le Christ ajoute de suite: « et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui ». Avec Dieu, pas de hiérarchie pas d’enjeu de pouvoir, pas de primauté, sinon celle pour le Précurseur d’avoir ouvert la route et préparé le chemin du Seigneur. Nous avons chacun, chacune cette même mission, agir pour un monde plus juste, plus fraternel au nom de la Bonne Nouvelle, même si parfois nous avons parfois le sentiment de crier dans le désert. Jean le faisait et il attirait les foules, alors courage et ayons confiance en l’Esprit-Saint.
Christian Genre Diacre OFS
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Samedi 10 18h La Puye
Dimanche 11 10h30 Lavoux
10h30 Chauvigny (Notre Dame)
