« Dieu t’en garde Seigneur, cela ne t’arrivera pas »
C’est probablement la réaction que j’aurais eu dans les mêmes circonstances. Pierre et tous les disciples ont tout lâché pour suivre Jésus qui guérit, nourrit les foules etc. Pierre vient de proclamer que Jésus est bien le Messie tant attendu et Jésus l’en a remercié en lui donnant les « clés » du royaume des Cieux. Dans la tête de Pierre et des disciples c’est bien donc le rétablissement du royaume de David, avec quelques espoirs de bonnes places. Et c’est le coup de massue asséné par Jésus. « Il lui faut monter à Jérusalem »: les disciples le comprennent, c’est la ville royale et de fait il y fera une entrée triomphale, certes sur un ânon. Un entrée triomphale! Mais pour être ensuite couvert d’une cape pourpre collant aux lacérations du fouet, pour porter une couronne d’épines enfoncée dans son front et pour mourir sur la croix au milieu des criminels. Certes Jésus ajoute « ressusciter le troisième jour » mais Pierre et ses amis ne l’écoutent déjà plus. C’est impossible! C’est notre réaction face à certains événements de notre vie, personnelle, familiale, sociale, ecclésiale: tout va bien, réussite, succès, bonheur et le passage par la croix arrive: brutalement, injustement, scandaleusement. A notre manière, nous partageons le cri de Marthe à Jésus « Si tu avais été là » . Certes le Christ leur dit que pour marcher à sa suite il faut prendre sa croix pour le suivre et qu’en perdant sa vie on la trouvera. Mais on sent bien qu’il n’a pas convaincu ses disciples même en les rabrouant fortement et Pierre le premier. Alors « Six jours après Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne. » Vous connaissez la suite du récit et vous savez aussi que la Transfiguration ne suffira pas à les convaincre. Seule la rencontre du Ressuscité va les changer, et pas toujours facilement. Mais il faudra attendre Pentecôte pour qu’ils partagent leur expérience.
Sans tomber dans le risque d’édulcorer le terme de croix, le Christ nous dit de prendre notre croix et pas la sienne: notre croix c’est notre vie avec nos contraintes de santé, de responsabilités, de soucis, nos drames mais aussi nos joies. C’est assumer ce que nous sommes et en faire le don à Dieu et à nos frères et sœurs en humanité. C’est apporter un peu de paix, de joie, de fraternité dans notre monde, c’est témoigner de la Bonne Nouvelle. C’est ce que les disciples ont fait avec leurs limites, leurs faiblesses: Jésus les connaissait en les appelant et il en est de même pour chacun(e) de nous. Il sait tout de nous mais il a confiance en nous et il nous appelle à le suivre, donc à passer derrière lui car il est le chemin, la vérité, la vie.
Christian Genre diacre ofs
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Samedi 2 octobre 18h30 Valdivienne Eglise de Morthemer
Dimanche 3 octobre 10h30 Saint Julien l’Ars
Messe 3 septembre Saint-Julien-l’Ars
10h30 Chauvigny (Notre-Dame) Assemblée de prière
