Annonces du 6 au 14 janvier, messes de l’Epiphanie

Epiphanie: « manifestation, apparition soudaine ». Pour nous catholiques, des images surgissent de suite dans notre cerveau: les trois rois mages portant leurs présents, des présents bien identifiés . L’évangéliste Luc n’est pourtant pas si précis!

Les enfants espagnols sont particulièrement heureux de leur venue puisque leurs cadeaux de Noël sont apportés par les mages. Quant aux petits-grecs, ils les ont reçus le 2 janvier à la Saint Basile et la présence des mages a été déjà saluée le 25 décembre au jour de la Nativité. En effet pour nos frères orthodoxes, l’Epiphanie ou plutôt la Théophanie est marquée par le Baptême du Christ, une des douze grandes fêtes du calendrier liturgique. C’est une des trois théophanies reconnues: Dieu s’est manifesté à travers la naissance de Jésus, le verbe s’est fait chair à Noël; Dieu se manifeste de manière différente mais encore plus visible lors de son baptême dans le Jourdain et enfin Jésus manifestera sa puissance divine à travers le premier signe donné aux noces de Cana. Trois formes de théophanie, indissociables.

En ce 6 janvier, après un jeune rigoureux de 24h qui coupe les agapes du temps de Noël (l’Avent avait déjà été marqué par un jeûne rigoureux, c’est le « Petit Carême » plus court que le « Grand » précédant Pâques) ,le peuple -pratiquant ou non- va se rassembler pour la bénédiction des eaux par l’évêque ou le prêtre et ensuite des jeunes gens vont plonger dans les eaux froides voire très froides pour aller chercher la Croix jetée par le célébrant et lui rapporter, comme un symbole de la Théophanie du Christ lors de son baptême.

A travers leur diversité, ces traditions se rejoignent pour manifester la dimension absolument inouïe de l’Incarnation. « Vrai Dieu et vrai homme, engendré, non pas créé » comme nous le proclamons dans notre profession de foi. Malgré ces Théophanies bien présentes dans les évangiles (on pourrait y ajouter la Transfiguration, certes réservée à un trio d’apôtres) il a fallu du temps, trois siècles, pour que cela soit reconnu et professé. Il est vrai que cela échappe à nos logiques trop terrestres. Le plus simple est peut-être pour nous de simplement nous mettre à la suite des mages et des bergers pour venir adorer le bébé de Bethléem, l’Emmanuel, et repartir tout joyeux car porteur d’une bonne nouvelle: « un Sauveur nous est né ».

Christian Genre Diacre ofs