Annonces du 13 au 21 janvier 2024 et messes du 2ème dimanche du Temps ordinaire

L’appel des premiers disciples dans l’Evangile selon saint Jean f)diffère de celui présent dans les Evangiles selon Matthieu, Marc et Luc. Pour en savoir plus, vous pouvez lire le très intéressant texte du Père François Bessonnet sur le site Au Large Biblique que nous avons repris à la suite des annonces.

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Annonces 2024 semaine 03

Vous pouvez consulter et imprimer les feuilles de messe en utilisant ces liens:

Samedi 13 janvier 18h Saint-Julien l’Ars

Messe 13 janvier Saint-Julien-l’Ars

Dimanche 14 janvier 10h30 Chauvigny (Notre-Dame)

Messe 14 janvier Chauvigny

Au Large Biblique

par François Bessonnet, bibliste & prêtre

Jean et les synoptiques

L’appel des disciples dans l’évangile de Jean est totalement différent de la tradition synoptique. Chez Marc (Mc 1,16 sq) et Matthieu (Mt 4,18 sq), Jésus interpelle lui-même ses quatre premiers disciples et pêcheurs de Galilée, André, Simon, Jacques et Jean, au tout début de sa mission ; Luc (Lc 5,1 sq) la déplaçant peu après la guérison de la belle-mère de Simon-Pierre. Chez Jean, les premiers appels se déroulent au sein du milieu baptiste et le plus souvent de manière médiatisée. Difficile d’affirmer quelle version serait la plus historique. Chacun des récits est écrit en fonction d’un rôle narratif soulignant le caractère performatif et divin de la parole de Jésus chez Marc et Matthieu, la conversion chez Luc, ou l’importance du disciple-témoin et de l’initiative du Christ chez Jean.

Des appels médiatisés

Différents groupes de personnages permettent de structurer le récit. Jean proclame l’identité de Jésus comme ‘Agneau de Dieu’ ( v.35-36) et Jésus déclarera de manière solennelle (v.51) être le Fils de l’homme. Entre ces deux affirmations, le récit se divise en deux parties (37-42 et 43-50). Dans la proximité du baptiste deux disciples (37-39) et Pierre, lié à ces derniers par un lien familial, suivent Jésus. Ces hommes se situent dans l’entourage du baptiste. La mention du ‘lendemain’ (v. 43) représente une césure forte et introduit la seconde partie présentant deux autres personnages : Philippe et Nathanaël, dans un milieu galiléen.

Mis à part l’appel de Philippe, la rencontre avec Jésus est toujours médiatisée : un personnage va trouver un autre pour lui permettre de rencontrer Jésus. Ainsi Jean (le baptiste) désigne Jésus à deux disciples, l’un d’eux en parle à son frère Simon. De même, Philippe ira trouver Nathanaël. Cette médiation missionnaire permet de comprendre comment la foi s’enracine dans une communauté ecclésiale. Mais cette première étape nécessite toujours, en définitif, l’intervention du Verbe pour que les appelés acquièrent le statut de disciple.

Deux premiers disciples (1,35-39)

Les deux disciples 

Ces deux premiers personnages sont décrits comme des disciples de Jean qui leur désigne Jésus comme l’agneau de Dieu. Ceux-ci abandonnent, quittent leur maître pour un autre. Ils se mettent à sa suite. Le mouvement de Jésus se retournant lui donne l’initiative de l’appel. Que cherchez-vous ? C’est la première parole de Jésus dans l’évangile de Jean et cette question dresse le portrait d’un Christ qui interroge, que nous ne connaissons pas (Jn 1,19-34). Le Christ johannique semble vouloir préciser l’intention des deux futurs disciples : ce qu’ils cherchent ne correspondra pas forcément à leur attente immédiate. À plusieurs reprises, dans l’évangile, des hommes cherchent Jésus soit pour le faire roi à la vue des signes (6,15.26), soit pour le faire périr (7,19 ; 8,37.40 ) comme lors de son arrestation (18,4.7.8).

La réponse des disciples de Jean : ‘Rabbi où demeures-tu ?’ laisse entendre qu’ils cherchent en Jésus un didascale, un maître de la Loi. Traditionnellement le rabbi recevait chez lui des disciples afin de les enseigner. Cependant le verbe demeurer, qui est ici répété trois fois, implique un autre type de relation entre les futurs disciples et celui qu’il considère pour le moment comme un maître. En effet, en Jean, demeurer a souvent un sens fort : il décrit la relation étroite entre le Fils et le Père. Suivre Jésus et devenir son disciple demande à demeurer avec lui pleinement : être dans une relation vraie et d’attachement.

Les deux disciples de Jean ne mettront que peu de temps à modifier leur perception de celui qu’ils ont suivi. La scène se termine par l’évocation de la dixième heure suivi aussitôt par l’appel de Simon au verset suivant. Cet intervalle bref n’est pas seulement un indication chronologique et sert la rencontre avec Simon-Pierre.

Une identité nouvelle reçue

Peu après la dixième heure, André va trouver son frère lui présentant Jésus comme « le Messie ». En moins d’une journée le rabbi est confessé Christ. Habituellement, le disciple apprend longtemps les enseignements de son maître. Mais le disciple de Jésus n’est pas un élève qui apprend, mais une personne qui entre dans l’intimité du Sauveur. Ce n’est pas l’accumulation d’un savoir qui permet la profession de foi, mais la proximité, le fait de demeurer, avec son Seigneur.

Ainsi, André affirme avoir trouvé le Messie. L’absence de remarque et sa présence auprès d’André exprime une certaine acceptation de la part de Simon. Mais c’est Jésus qui aura l’initiative de l’appel. Le cadre narratif souligne le changement d’identité qui s’opère pour le disciple. Ainsi Simon est d’abord désigné comme frèreson propre frère, puis comme fils de Jean, avant d’être renommé Kèphas-Pierre. L’insistance sur les liens familiaux (frère et fils) contraste avec un nom nouveau qui résonne comme une nouvelle naissance. La foi suscite un réel changement d’identité. La Parole du Christ, Verbe du Dieu créateur fait naître à une vie nouvelle.

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