Annonces du 3 au 11 février, messes du 5ème dimanche du Temps ordinaire

Evangéliaire du XIIIème siècle Mont Athos

« Jésus se rendit ensuite à la maison de Pierre, dont il vit la belle-mère couchée et ayant la fièvre. Il toucha sa main, et la fièvre la quitta ; puis elle se leva, et le servit. » Evangile selon saint Matthieu 8, 14-15 (trad Bible de Louis Segond)

« En sortant de la synagogue, il se rendit à la maison de Simon. La belle-mère de Simon avait une violente fièvre, et ils le prièrent en sa faveur. S’étant penché sur elle, il menaça la fièvre, et la fièvre la quitta. A l’instant elle se leva, et les servit. » Evangile selon saint Luc 4, 38-39 (trad Bible de Louis Segond)

« Or la belle-mère de Simon était au lit avec la fièvre, et aussitôt ils lui parlent à son sujet. S’approchant, il la fit se lever en la prenant par la main. Et la fièvre la quitta, et elle les servait. » Evangile selon saint Marc 1, 30-31 (trad Bible de Jérusalem)

Les trois évangélistes ont retenu cet épisode de la guérison de la belle-mère de Pierre, à l’évidence un moment fondateur pour les premiers disciples. Pour les contemporains de Jésus le lien entre la maladie et ses symptômes et la présence d’esprits mauvais est évident et la guérison s’assimile à un exorcisme. Et une guérison attire d’autres malades et voici Jésus débordé.

Chez Matthieu, Jésus demande ensuite aux disciples de l’emmener sur l’autre rive du lac. Marc et Luc présentent une version différente et commune: Jésus sort de la maison très tôt, il fait encore nuit noire pour Marc et déjà jour pour Luc. Il s’isole pour prier, Marc le précise, chez Luc on peut le deviner seulement. Les disciples le cherchent et à leurs questions quand ils le trouvent, Jésus donne cette réponse: il doit aller porter la Bonne Nouvelle en d’autres lieux et il ajoute cette phrase: « Car c’est pour cela que je suis sorti » (Marc) ou « Car c’est pour cela que j’ai été envoyé » (Luc).

Ce « je suis sorti » peut être lu de manière pratique, et il est possible que les disciples aient pu le comprendre alors ainsi. Jésus est sorti parce qu’il se doit d’aller vers toutes celles et tous ceux qui sont en attente de la venue du Messie, toutes celles et tous ceux qui sont en attente de guérison.

Mais on peut aussi percevoir dans les mots de Jésus l’annonce de sa sortie du tombeau dans la nuit de Pâques mais aussi le fait que le Fils est « sorti » du Père pour porter la Bonne Nouvelle. « Il est Dieu, né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré, non pas créé « consubstantiel au Père. Luc dans son souci pédagogique nous éclaire à sa manière en insistant sur le Fils qui est l’envoyé du Père. Nous sommes déjà dans la lumière du jour, la lumière de la Résurrection qui donne tout son sens à la mission du Christ.

Oui, Jésus, le Christ est sorti pour nous guérir, comme il l’a fait pour la belle-mère de Pierre. A nous de le remercier en nous mettant à son service.

Christian Genre diacre ofs